Un chant glaciale...[PV: libre]

Kana était seule, elle ne cherchait pas la compagnie, c'était une vieille habitude qui revenait sans cesse. Non pas qu'elle détestait la compagnie, mais depuis l'incident de son enfance, elle avait préféré la solitude aux contacts avec les autres.
Durant toute son existance, elle avait détesté le rintemps et l'été, parce que pour elle, elle ressemblait à 'hiver, naturellement froide et cachant son secret, ses émotions, tout ce qu'elle ressentait.
Elle n'aimait pas non plus l'automne, parce que les arbres se dénudaient, laissant voir ce qu'il y avait au fond d'eux. Et Kana n'était pas comme les autres filles, elle était l'effrayante solitaire.

En dehors du fait que ses endroits préférés étaient dans la nature, il y en avait un qui n'en faisait pas partie, un qui se démarquait des autres. Parce que il lui rappelait la première fois que quelqu'un l'avait applaudit. Elle n'avait pas pus voir son visage, les lumières étaient toutes tournées vers elle et l'avait aveuglé, elle se souvint juste que c'était un garçon, un homme peut-être, à cause de sa voix.
D'ailleurs, ce moment était tellement magique que ce fut le seul où elle se laissa submergée par ses émotions,...

L'adolescente sortit de ses songes, elle était arrivée à l'endroit qu'elle cherchait, il était vide, le club de théatre n'y était pas, et ça l'en soulageait. Traversant d'un pas lent a pièce, effleurant de ses doigt fin les sièges d'orchestres, elle laissa un sourire naitre au coin de ses lèvres.

Montant les escaliers dans les coulisses qui lui permettait de monter sur la scène. Elle était apparue côté cour, ou plus facilement retenu par le public, côté "coeur", étrangement, cela correspondait à son état, elle agissait en fonction de ce qu'elle ressentait, c'était l'une des seules fois qu'elle s'autorisait à se laisser aller.

Kana était à présent au centre de la scène, l'émotion l'envahit et elle laissa sa voix cristalline sortir d'au fond d'elle ses tourmants et c'est dans une mélodie sans paroles mais remplie de souffrance qu'elle se laissa à découvert, comme quand le soleil fait fondre la neige.

*Hum, y suis-je allé un peu trop fortement? À en voir son expression un peu perplexe, je dirais que oui.*

Kizrell la regarda silencieusement de ses yeux d'un violet doux, se rendant compte qu'il la tenait encore par le poignet lorsqu'elle prit la parole, d'une voix assez neutre.

"-Hum..Excusez-moi, mais...Pouvez-vous me lâcher?"

Bizarre, pour une humaine..., avait-il songé, alors que la porte de l'auditorium se refermait lourdement. Le jeune homme s'optempéra aussitôt et écarta légèrement les lourds rideaux de la scène, derrière lesquels ils se cachaient comme des gamins. Par sa faute, bien sûr. Un silhouette traînait encore tout au fond des bancs des spectateurs, les poings sur les hanches. Kizrell reprit rapidement sa place initiale et regarda sa complice visiblement interloqué par un pareil comportement. Il sourit, coupable, et mis un doigts sur ses propores lèvres, l'intimant au silence. Lorsque, de nouveaum on entendit la porte se refermer, le jeune homme lâcha un petit rire soulagé.
"-Kana."

-... Désolé, Kana, je ne sais pas ce qui m'a prit, dit-il en s'accroupissant devant un carton empli de déguisement. Tu dois te demander pourquoi je t'ai caché avec moi? Ou tout simplement pourquoi je me cache?

Il se tourna vers la jeune fille et montra du dos son corps torse-nu.

- Ce n'est pas très approprié pour un lycée, vois-tu..., l'informa-t-il doucement, en commençant à fouiller parmis les nombreux costumes poussièreux. Comme il lui faisait dos, Kana avait tout le loisir d'observer l'étrange tatouage en motif d'aile d'ange gravé sur la surface complète de son dos. Mais il ne s'en souciait pas. Kizrell était trop concentré à trouver quelque chose de potable à enfiler. Pour l'instant, il n'avait trouvé que des robes digne de l'époque de la renaissance (enfin... il pouvait tout aussi bien dire n'importe quoi, il avait à peine eu le temps de feuilleté un livre d'époque à la bibliothèque...) et un habit de clown très (trop) coloré.

Finalement, il trouva quelques choses de pas trop surnaturel et tomba sur un manteau et une chemise de la même époque que les robes. Il les montra à Kana, question d'avoir son approbation.

- Tu t'y connais en... Théâtre? C'est bien comme ça qu'on appelle ça, non?, demanda-t-il, maladroit, en se redressant.

Se moquait-elle de lui? Kizrell n'en était pas tout à fait sûr, tout comme il n'était pas certain d'avoir halluciné un contact sur son dos. Mais bon, il se réconfortait ironiquement à l'idée qu'au moins, il ne s'était pas trompé de mot. ''Théâtre''. Kana approuva d'un signe de tête le costume qu'il tenait entre ses doigts et laissa tomber le pantalon d'époque au sol, ne revêtant que le manteau long et sombre, au large collet, aux boutons d'argent, le tout en un feutre épais. Le manteau frôlant ses genoux, il se dirigea vers un mirroir posé contre un mur des coulisses, s'admirant un instant pour être sûr qu'il n,était pas risible, puis se tourna vers la chanteuse aux cheveux roses, un sourire amusé sur ses lèvres.

- Qu'en dis-tu? Je me fonderais dans la masse, dis-tu?

J'en doutais fortement, à moins que je fasse partie de ce club et que je joue effectivement dans une pièce. Je me penchai, récoltant à mes pieds un livret de répliques d'une pièce, qui avait dû tomber d'un carton. Je rejoingnis Kana, concentré sur le livre, parcourant les lignes des dialoques avec intérêt. *Hm... Pas mal* Je refermai le feuillet et lu ce qui était écrit :

- Roméo et Juliette, par William Shakespear.

J'haussai un sourcil, interrogateur, en regardant Kana, attendant ce voir si elle en savait plus à ce sujet. Une idée me traversa la tête, et j'eu soudainement envie de m'amuser en cette journée froide et engourdissante. De toute façon, la salle était vide, non? Je donnai sans plus de façon le livret à la jeune étudiante, et repartie fouiller dans les cartons de déguisement, revenant après quelques instant avec une robe qui s'agençait assez bien avec ma veste copiant le style de la renaissance. Le robe était longue, d'un rouge foncé et blanche, serrée par un corset à la taille et ornée par plusieurs couches de dentelles par-ci par-là. Je la lui tendis avec un sourire, non plus amusé, mais amical. Vu comment elle réagissait à la plupart de mes actions, je devinais déjà que la réponse allait être non, mais aujourd'hui, j'étais optimiste. Et curieux. Jouer un autre, même l'espace d'un instant, ne serait-ce pas là la délivrance que je cherche depuis ma transformation?

- Veux-tu bien être ma partenaire de théâtre, s'il te plait, Kana. Prête ta douce voix à un personnage..., ajoutai-je, doucement, pour la faire succomber à ma demande.

Cela lui prit un moment avant de se décider. Au bout d'un moment, je faillis baisser les bras et changer de plan, comptant m'enfermer dans ma chambre en compagnie du scripte de la pièce ( qui semblait manquer plusieurs parties, vu les pages manques et la reliure déchirée), Le regard de Kana passait de la robe, au livret, à moi-même, qui la fixait, attendant le verdict, presque tendu. Lorsque je m'en rendu compte, je relâchai la tension dans mes épaules, me relaxant. Je n'avais pas de quoi stresser, ce n'était qu'une pièce de théâtre, après tout.

Non, vraiment, j'allais ouvrir la bouche pour lui dire de laisser tomber, lorsqu'elle prit la parole:

"-Quels personnages, quels scènes faisons-nous?"

Je souris et elle aussi. Victoire!, pensai-je, en fouillant dans les pages encore intactes que j'avais entre le mains. Ah! Trouvé...

- Il semble manquer de nombreuses pages, mais je crois avoir trouvé un passage assez complet, avec une fille et un garçon. Tu seras donc Juliette et je serai donc Roméo, dis-je, en survolant les dialogues, tout à fait innocent.

À vrai dire, j'étais enthousiasme à l'idée de jouer un des personnages principales. Pendant que Kana s'éloigna pour se changer, je me mis à fourager dans les cartons pour trouver un autre exemplaire du scripte pour le donner à Kana. Je finis par mettre la main sur un, au même moment où elle se dévoila de derrière le rideau.

''-Alors?''

Je me retournai, m'apprêtant à lui faire part de ma trouvaille, mais je me retrouvai sans voix. Elle était très belle, et même que la robe lui allait à merveille et ses cheveux complètaient l'ensemble magnifiquement, malgré leur couleur particulière. J'ouvris la bouche, la refermai, la rouvris de nouveau, me passai une main dans les cheveux, ne pouvant m'empêcher d'imaginer Emka dans cette robe... J'eu soudain l'impression d'avoir chaud, chose sordide pour un vampire et le peu de sang d'elfe qui me restait dans les veines monta à mes joues, les teintant de rose. Je détournai le regard, souriant, un peu embarassé.

- Il n'y a pas à dire, cette robe te va à merveille, soufflai-je, avant de reprendre contenance en toussotant légèrement, le poing devant la bouche.

Je lui tendis ensuite son livret, lui indiquant la page, le tout dans une révérence digne d'un seigneur et pris également la même page, afin de donner le ton.

- C'est un peu sec, comme début, j'imagine, mais comme je n'ai pas les pages précédentes...

Je toussotai de nouveau et m'avançai sur la scène après avoir allumé les projecteurs à partir des coulisses. La lumière crue m'aveugla un instant, moi et mes pauvres pupilles sur-développées, mais reprit vite mon sérieux et me tournai vers Kana, un peu désemparé.

- D'après la scène, je crois que tu te tiens sur un balcon...Ah! Je n'ai qu'à descendre de la scène, celle-ci servira de balcon.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Un battement de cil suivant, j'étais au pied de la scène, sans même penser à dissimuler mes forces vampiriques. J'attendis qu'elle prenne sa place et commençai à jouer mon rôle:

Roméo- Kizrell- (S’avançant) : Il raille croûtes qui donc ne souffrirent blessures.

Entre Juliette - Kana - en haut



Mais halte ! Quelle lumière franchit cette fenêtre ?

C’est l’Orient, et Juliette est le soleil !

Surgis, beau soleil, et tue l’envieuse lune,

Qui déjà est malade et blême de rage

Que toi sa servante tu soies plus belle qu’elle.

Quitte donc son service, puisqu’elle est envieuse.

Sa livrée de vierge est d’un vert malsain,

Seules des folles la portent. Jette-la aux orties.

C’est là ma dame. Oh, c’est là mon aimée !

Oh si seulement elle le savait !

Elle parle. Pourtant ne dit mot. Qu’en penser ?

Son oeil discourt. Je m’en vais lui répondre.

C’est trop d’audace. Ce n’est point à moi qu’elle parle.

Deux des plus beaux astres en tout le firmament,

Occupés ailleurs, implorent ses yeux de

Scintiller en leurs sphères jusqu’à leur retour.

Et si ses yeux y étaient, ses yeux à elle ?

L’éclat de sa joue ternirait ces astres

Comme le jour une lampe. Ses yeux dans les cieux

Lanceraient dans les nues des flots si brillants

Que les oiseaux chanteraient, de jour se croyant.

Vois comme elle incline sa joue sur sa main !

Oh, puissé-je être un gant couvrant cette main,

Et toucher cette joue !

Je m'interrompis, remerciant pour la première fois le fait que je n'ai pas besoin de reprendre mon souffle. Et la passion de ces paroles me frappa. Roméo... et Juliette, se serait donc une histoire d'amour?



(Je t'envois un mp pour le passage de la pièce )

Lorsqu'elle s'était changée, Kizrell lui avait parlé, et elle avait cru entendre qu'elle serait dans le rôle de Juliette et lui celui de Roméo.
En tout les cas, elle était sûr qu'il ne s'était pas vraiment rendu compte du sujet de l'histoire.
Cela la fit sourire, mais autant stresser. Comment pouvait-elle jouer Juliette? Son amour pour Kaori était différent que le sien pour Roméo. Elle était libre de l'aimer, elle.
Mais Juliette devait se cacher pour pouvoir aimer.
C'était un casse-tête horrible.

Kana sortit de ses pensées et regarda le garçon devant elle, attendant sa réaction face à son changement de tenue. Il n'avait encore rien dit, et elle avait peur de se retrouver ridicule. A l'instant même, elle cru qu'il s'était changé en poisson en voyant sa bouche s'ouvrir et se ferma plusieurs fois. Cela la fit émettre un léger rire. Elle aurait vraiment aimer avoir Kaori auprès d'elle à cet instant, qu'il la prenne dans ses bras, l'embrasse, la rassure...Elle pouvait l'aimer, elle en avait le droit, la liberté...

Malgré la noirceur des lieux, Kana crut apercevoir une teinte légère sur les joues de son camarade de jeu. Mais n'en prit pas compte, elle aurait très bien pu halluciner. Il lui sourit, et lui dit enfin quelque chose.

- Il n'y a pas à dire, cette robe te va à merveille,

Après ce compliment qui fit rosir ses propre pommettes, il toussota, calmant la rougeur sur ses joues, qui lui avait-il fait un compliment? A part son petit-ami...
Kizrell vint lui donner un livret, et lui indiqua la page. Intriguée par la scène qu'ils allaient jouer, elle ne remarqua pas son attitude amusante.

- C'est un peu sec, comme début, j'imagine, mais comme je n'ai pas les pages précédentes...

La nymphe lut le début et reconnu la scène, la partie qu'ils allaient interprétés, ce n'était pas bien difficile, c'était une des plus marquantes,
Le temps qu'elle finisse de la lire pour se mettre déjà dans l'ambiance, et se défiger, il avait allumé les lumières qui éclairèrent la scène.
Il se retourna vers elle, et elle daigna enfin lever la tête de son livre.

- D'après la scène, je crois que tu te tiens sur un balcon...Ah! Je n'ai qu'à descendre de la scène, celle-ci servira de balcon.


A une vitesse impressionnante, il se retrouva face à la scène, la prenant par surprise. Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle devait prendre position, elle s'avança vers le milieu des planches. S'approchant du bord.

Roméo- Kizrell- (S’avançant) : Il raille croûtes qui donc ne souffrirent blessures.

Entre Juliette - Kana - en haut



Mais halte ! Quelle lumière franchit cette fenêtre ?

C’est l’Orient, et Juliette est le soleil !

Surgis, beau soleil, et tue l’envieuse lune,

Qui déjà est malade et blême de rage

Que toi sa servante tu soies plus belle qu’elle.

Quitte donc son service, puisqu’elle est envieuse.

Sa livrée de vierge est d’un vert malsain,

Seules des folles la portent. Jette-la aux orties.

C’est là ma dame. Oh, c’est là mon aimée !

Oh si seulement elle le savait !

Elle parle. Pourtant ne dit mot. Qu’en penser ?

Son oeil discourt. Je m’en vais lui répondre.

C’est trop d’audace. Ce n’est point à moi qu’elle parle.

Deux des plus beaux astres en tout le firmament,

Occupés ailleurs, implorent ses yeux de

Scintiller en leurs sphères jusqu’à leur retour.

Et si ses yeux y étaient, ses yeux à elle ?

L’éclat de sa joue ternirait ces astres

Comme le jour une lampe. Ses yeux dans les cieux

Lanceraient dans les nues des flots si brillants

Que les oiseaux chanteraient, de jour se croyant.

Vois comme elle incline sa joue sur sa main !

Oh, puissé-je être un gant couvrant cette main,

Et toucher cette joue !


Kana ne fut pas au bout de ses surprises avec lui, il ne semblait pas essoufflé, plus étrange encore, il ne semblait pas avoir repris son souffle.
C'était...Bizarre.
Mais tout de suite, elle revint à la réalité et se rendit compte qu'elle devait répliquer, elle aussi, ce n'était qu'un seul mot, pourtant, elle savait qu'elle devait y mettre beaucoup d'émotions pour faire vivre son personnage.

Hé...

Elle était hésitante, elle ne savait pas trop comment elle devait le dire, quel ton employé, puis lui vint l'image de son amoureux, elle voulait le voir, et le désespoir de ce sentiment se retranscrit dans ses mots, faisant vibrer sa réplique.

Hélas!

Tout de suite, ses yeux brillèrent, appréciant le fait de jouer une pièce de théâtre, un état euphorique la gagna, faisant des noeu dans son ventre.

C'était à son tour maintenant, et je quittai le texte des yeux, les plongeant dans ceux de Kana, qui me regardait...intriguée? Mais l'instant suivant, elle se concentra sur son dialogue, qui était toutefois bien court, mais néanmoins important. Elle sembla hésiter un instant, comme si elle ne sachait quel ton adopter. À vrai dire, je m'étais posé les même questions, et j'avais modifié mon intonation au fil du texte. Et j'avais fini par trouver... C'était le ton de celui qui espère, mais qui hésite, ne sachant pas si ce q'il fait est bien ou non. Un peu comme moi.

Hélas!

L'effet était immédiat car dans ce simple mot, je ressentis tout le désespoirs, la semi-espérence que devait avoir eu la vrai Juliette. Je ne perdis pas un seul instant pour enchaîné, à fond dans mon personnage:

Elle parle.

Je le dis comme si cela était équivalant à un cadeau des dieux. Comme si on m'avait permis de redevenir un elfe du ciel à part entière. Le soulagement était presque palpable. Enfin, je l'espérais.

Oh,

Parle encore, ange de lumière ! – Car tu es

Aussi glorieuse à cette nuit, toi là-haut,

Qu’un messager ailé venu des cieux



L'image de moi-même volant dans le ciel s'imposa à mon esprit, mais disparue aussitôt, car les paroles continuaient à sortir de ma bouche, franchissant inlassablement mes lèvres:

Vers les yeux retournés, émerveillés,

Des mortels tombant à force de le fixer

Chevauchant les nuages traînards tout enflés

D’eux-mêmes, et glissant sur le sein des airs.


Je m'étais mis à arpenté le bas de la scène, comme une jeune homme tourmenté, incapable de rejoindre sa belle, malgré les nombreux gestes des bras que j'orientais vers ma partenaire. Juliette, du haut de son balcon, restait hors d'atteinte. Autant que l'amour impossible.

Nyyh up D:

Kana écoutait son partenaire de jeu, les yeux fermés, elle appréciait le ton qu'il prenait.
Elle n'avait jamais fait de théatre, et lui non plus. Pourtant, ils trouvaient tout les deux les bons sentiments à associer à leurs répliques.
La jeune fille entendait les bruits de pas que faisait Kizrell.

Ô Roméo ! – Et pourquoi Roméo ?

Renie donc ton père et abjure ton nom.

Elle ne comprenait pas pourquoi on pouvait demander à celui qu'on aime, d'oublier d'où il venait alors qu'elle ne le savait pas elle-même. Elle avait toujours vécu dans l'ignorence de ses origines, et n'avait jusqu'alors jamais connu ses parents. En espérant qu'elle en ait eu un jour.

Ou, si tu refuses, jure seulement m’aimer,

Et je cesserai d’être une Capulet.

Elle se tut un moment pour laisser le temps à l'adolescent de répliquer. Puis elle continua, en pensant toujours qu'elle aurait voulu ne pas être ce qu'elle était, et en cet instant même, elle pouvait comprendre Juliette dont, quelques instants plus tôt elle trouvait les paroles crues.

Ce n’est que ton nom qui est mon ennemi.

Tu es toi-même, et non un Montaigu.

Qu’est Montaigu ? Ce n’est ni main ni pied,

Ni bras ni visage ni autre partie

Qui soit d’un homme. Oh, sois un autre nom !

Qu’y a-t-il en un nom ? Ce qu’on appelle rose

Sous tout autre nom embaumerait autant.

Lors Roméo, non nommé Roméo,

Garderait ces chères perfections qui sont siennes

Sans ce mot. Roméo, rejette ton nom ;

Et en échange de ce qui n’est toi en rien,

Prends-moi toute.

Chantonnait-elle presque, prenant conscience de la véracité de ses dires. Ce n'était juste qu'une femme désespérée par la haine que se tenait les deux familles et qui l'empêchait de vivre son amour. Elle se trouva chanceuse d'avoir droit à le vivre avec Kaori. Et se prit de compassion pour son personnage. Mais sachant bien la fin de cet oeuvre du dramaturge anglais. Elle eut une pointe de tristesse.



[Désolé, c'est court et l'attente a été longue... Et c'est pas la première fois que je te fais le coup de l'attente...]